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Culture Jeune :

La culture jeune ne balaye pas Montand, Druon, Bardot, Marchais, elle leur ajoute Madonna, Coluche, le Top 50, Microsoft, les jeux vidéos, le hip-hop, le skate, qui vont prendre l'ascendant. Il faut désormais être cool et dynamique, il faut porter du street-wear, il faut être fun, le cheveu long fait partie du paysage, un nouveau langage, avec du franglais, avec les mots «branché», «super», «top», entre dans le dictionnaire : être jeune ne sera plus une question d'âge, la jeunesse sera un diktat, une gloire.

samedi 22 janvier 2011

La culture jeune : une industrie économique.

En retracant l'historique des précédentes cultures jeune, nous avons pu voir que, derriere ces mouvements, ces phenomenes de modes, se cachait un objectif économique. Enfin la catégorie des jeunes representent un atout economique important. C'est pour cela qu'on peut en déduire que ces differentes cultures sont crées pour un but économique, et non pas culturel. 
Nous allons étudier 2 exemples, qui montreront bien que cette jeunesse a beaucoup été influencé par l'industrie économique.


La Nouvelle Radio des Jeunes : un enjeu commercial

En 1984, la libération des ondes FM induit un changement lexical. Fini les radios libres. Il faut employer le terme de radios commerciales.
« Non aux radios fric ! », lancait le premier minsitre Pierre Mauroy quand les socialsites prenaient le pouvoir en 1981. C'est Laurent Fabius, trente-sept ans, qui le remplace quand passe la loi autorisant la publicité sur les radios privées, le 1er Aout 1984. Pourquoi une loi si libérale ? Parce que le pouvoir socialiste veut garder une image de Parti des jeunes, et parce que les jeunes, il faut qu'ils restent dans le camp de la gauche. Alors attention, car en cette année 1984, ils descendent dans la rue sous des bannières confectionnées par la droite : ils battent le pavé encadrés par des curés, par les amis de Philippe de Villiers, par leurs parents (maman a son serre-tête, papa son loden vert), tous là pour défendre « l'école libre ».
Jean-Paul Baudecroux est un socialiste qui a fait des études de commerce aux États-Unis. Il est pour la libre entreprise, il est jeune quand débutent les années 80, entreprenant, il voit immédiatement la mine d'or que peuvent représenter les radios libres, il réfléchit tout de suite à un créneau ciblé et porteur. Une radio pour les femmes? NRF? Sigle déjà pris. Ce sera donc la Nouvelle Radio des Jeunes, NRJ. Les studios sont installés dans un appartement assez pourri, en plein quartier parisien populaire, rue du Télégraphe, près des Buttes-Chaumont, c'est un peu la dèche. Il s'agit de capitaliser. Les premiers essais prennent place dès mai 1981, puis la radio émet véritablement le 15 juillet, cela ne sert à rien de traîner, le concept est simple: il s'agit de balancer de la musique pour les jeunes.
Lundi 3 décembre 1984, 18 heures.
Un policier, sympathisant de la radio, passe en douce un coup de fil à la station. Cette nuit, on doit faire une descente, la saisie est programmée.
18h30. Max Guazzini passe à l'antenne. Chers auditeurs, l'heure est grave pour vous, la jeunesse, on va nous forcer à ne plus émettre, cette nuit.
Dans les locaux, c'est le drame, l'équipe est choquée les pleurs succèdent aux lamentations qui succèdent à la colère ou à l'incompréhension.
Marc Scalia, animateur vedette, s'exprime. On est triste, c'est la loi, peut-être la loi antisuccès, je ne sais pas.
Dans les studios, c'est Stalingrad.
C'est la jeunesse qu'on assiège.
C'est le jeune qu'on veut assassiner.
19 heures. Dehors, avenue d'Iéna, des fans s'attroupent, beaucoup de lycéens, on ne vas pas se laisser faire, touchez pas à notre génération, on est cool, on veut juste écouter de la bonne musique, Phil Collins, Nena, Culture Club, Renaud, Bonnie Tyler...
Tous ces lycéens décident spontanément de créer un comité de soutien.
Samedi 8 décembre 1984.
Une date historique. Il y avait le 21 juin 1963, le barouf de « la nuit de la Nation », le jeune Johnny, tout juste vingt ans, semant l'hystérie, le général de Gaulle un peu paniqué, très outré. Un jour important pour la jeunesse française, revendiquant le droit à prendre du bon temps, à se défouler : cette jeunesse issue du baby-boom montre alors qu'elle existe, qu'elle est en nombre, qu'elle doit désormais peser sur la société. Un poids économique, plus que subversif.
Et il y a cette date du 8 décembre 1984. La jeunesse qui défile ce jour-là est née autour de la nuit de la Nation. Les lycéens qui soutiennent NRJ ont été procrées autour de Mai 68. Ils sont les enfants des baby-boomers. Eux aussi font fléchir le gouvernement, un gouvernement cette fois de gauche, qui veut éviter l'hégémonie d'une radio marchande. La jeunesse ne revendique plus « l'utopie au pouvoir » ou « prenons nos désirs pour des réalités » mais « le plaisir avant tout », »la musique est une force », « NRJ va, tout va! ».


Savoir manifester pour la bonne cause.


La manif fait l'ouverture des journaux télévisés du soir, le traitement de l'information est complaisant, largement favorable à NRJ, puisque la jeunesse de France adhère à cette « plus belle des radios », puisque la jeunesse de France s'est montrée sympathique, enthousiaste, gentille. Qu'on lui laisse sa radio.
Libération interviewe deux filles à peine formées. « Quelles sont vos revendications, pourquoi défilez-vous ?
- Vous voulez qu'on écoute RTL ou quoi ? »
Le pouvoir suspend ses sanctions. NRJ peut continuer d'accroitre ses parts de marché.
En 1984, grâce à sa manif, la Nouvelle Radio des Jeunes devient la radio « libre » la plus populaire de la bande FM.

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