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Culture Jeune :

La culture jeune ne balaye pas Montand, Druon, Bardot, Marchais, elle leur ajoute Madonna, Coluche, le Top 50, Microsoft, les jeux vidéos, le hip-hop, le skate, qui vont prendre l'ascendant. Il faut désormais être cool et dynamique, il faut porter du street-wear, il faut être fun, le cheveu long fait partie du paysage, un nouveau langage, avec du franglais, avec les mots «branché», «super», «top», entre dans le dictionnaire : être jeune ne sera plus une question d'âge, la jeunesse sera un diktat, une gloire.

lundi 24 janvier 2011

Les differentes cultures Jeune : un peu d'histoire...

Les années 90-2000 : L'amère victoire

Depuis trente ans, le rock était du coté du diable, il se vouait à détruire, s'opposait aux institutions. Il va maintenant s'employer, main dans la main avec le pouvoir, à construire, aimer, aider, sauver !
Mais le cette « culture rock » va être devancé par des nouvelles technologies, de nouvelles modes, de nouveaux genre de musique et la montée du marketing.
Nous allons tout d'abord étudier la montée en puissance du phénomène « Ghetto techno » et de cette jeunesse « électro »


Ghetto techno, Monde électro.

La techno et la house sont des mouvements radicaux.
Ils inventent une nouvelle contre-culture, créent un soubresaut post-contre-culturel, donnent un gros coup de vieux au rock, vieux shnock repu, embourgeoisé, peopolisé. La techno remet en cause beaucoup de preceptes rock. Elle recrée un conflit generationnelle, refédère la jeunesse, énerve des gouvernements, emmerde des parents, horrifie les grands frères, conchie le star system, redéfinit une post-contre-culture. Retour aux marges, aux marginalités.
La techno est une musique instrumentale, synthétique, très puissante et rythmée, qui manie les paradoxes : glaciale et chaleureuse, créée par des Noirs alors que ses ancêtres (Kraftwerk, Gary Numan, Jean-Michel Jarre...) sont souvent blancs. Il y a aussi une forte influence de la musique africaine dans la techno. La techno, à la fin des années 80,c'est le futur. Aujourd'hui, artistiquement, un genre aussi fatigué que le rock.
La techno s'est érigée à Detroit. Le berceau de la Motown, une ville industrielle avec un grand ghetto de pauvres, de Noirs.


William Onyeabor, un DJ dans les premiers studios de Detroit.

La Techno expliquée par des professionels.



Quant à la house, c'est la soul des années 80, une post-disco minimale, électronique, funky, née dans les clubs de Chicago dès 1983. A la base, une musique de Noirs et de gays. Vingt ans plus tard, ce sont Bob Sinclar et David Guetta, des hétéros blancs, qui ramassent le pétrole, avec une house qui a autant à voir avec ses origines que Luc Besson avec Robert Bresson.

Marshall Jefferson, un jeune DJ dès années 80.

Groupe de «musique ennuyante» des 90's.

De nos jours, une house nettement plus commerciale.



En France, un peu, et en Angleterre, beaucoup, la jeunesse a été plus massivement touchée par la techno et la house. Un très large panel d'heteros middle class succombe dans tout le Royaume britannique. Pas seulement des marginaux, des branchés, des minorités raciales, des collectionneurs de vinyles, des homosexuels, mais des lycéens friqués, des prolos au chômage, des filles mères, des étudiants en école de commerce, des fans des Smiths, d'Oasis, des jeunes dans la norme.
Mad Mike, d'Underground Resistance, menait une lutte : en finir avec le monstre rock. Comme le punk dix ans plus tôt, la techno s'appuie sur l'éthique « Do It Yourself », rejetant les boursouflures du rock business.

Allô Londres, ici la France.
La révolution techno qui secoue l'Angleterre, qui fait d'un groupe rock comme Primal Scream une machine à tubes acid-house, d'un duo big beat comme les Chemical Brothers un tremplin populaire du rock à l'électronique, qui remplit de jeunes les champs et les clubs, n'ébranle la France qu'après la sortie de Trainspotting.
Certains acteurs hexagonaux se sont pourtant embarqués dans la fusée house dès sa mise à feu. Ils ont lutté pour propager sur leur terre ce nouveau mouvement. Ils en ont bavé.
En France, quelques lieux, le Rex, le Palace puis la Locomotive, commencent à programmer de la house. Laurent Garnier, de retour dans l'hexagone, avec son savoir-faire et sa réputation anglaise, devient résident dans ces clubs. Des labels se montent, des journalistes font les passeurs, deux radios, FG et Nova, diffusent ce son.
La techno a finalement suivi la même trajectoire que toute pop culture, rock, disco, punk, hip-hop, tous ces mouvements ont eu leur âge d'or, symbolisé par des artistes jeunes, tous ont été engloutis. La techno reste cependant une épopée flamboyante, elle a profondément changé la vie de millions de fans. A travers elle, les jeunes ont vécu un désordre galvanisant.


La house vue par le plus Anglais des Francais, Laurent Garnier.


Le groupe qui va révolutionner l'électro en France: Les Daft Punk
Daft Punk vient de l'indie pop. Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo ont dix sept ans en 1992, quand ils sortent un single sous le nom de Darlin' sur le label de Stereolab. Tout juste majeur, ils vont dans leur première rave, ils trouvent leur voie.
Ils changent la face de la musique hexagonale. Mondiale. Il y a un avant et un après Daft Punk.
Tout leur sera reproché. Ils font de la musique façon manga. D'ados attardés.
C'est de la culture jeune réfléchie et marketée en tant que telle. Bêtifiante. Leur musique ne véhicule rien. Néant. Les rares paroles disent qu'il faut taper dans ses mains, danser, et aimer la vie. Ce serait le papa de Thomas qui élaborait en fait les morceaux de Daft Punk. Leur coup de cacher leurs visages, les masques de robot, c'est de la promo. Ils passent plus de temps à élaborer des techniques marketing accrocheuse qu'à composer leur techno infantile.


Daft Punk : «le péril jeune»

Ils ont vendu cinq millions de leurs deux premiers albums.
Enfin un groupe hexagonal passionnant, un duo de jeunes de vingt ans qui impose en France un nouveau mouvement. Et ils vendent plus de disques que Florent Pagny. Et leur culture les porte plus vers Felix Da Housecat que vers Patrick Bruel.
Une telle musique qui atteint une telle popularité a des conséquences.
Musicalement le paysage français mue. Les ventes de guitares baissent, les platines s'arrachent. Des petits labels se créent. La France de la fin du vingtième siècle se focalise sur la musique électronique. Tous les clubs ont leur DJ. Toutes les maisons de disques signent leur artistes French Touch.


Essayez de ne pas bouger la tête, ou de ne pas tapotter votre pied par terre...

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