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Culture Jeune :

La culture jeune ne balaye pas Montand, Druon, Bardot, Marchais, elle leur ajoute Madonna, Coluche, le Top 50, Microsoft, les jeux vidéos, le hip-hop, le skate, qui vont prendre l'ascendant. Il faut désormais être cool et dynamique, il faut porter du street-wear, il faut être fun, le cheveu long fait partie du paysage, un nouveau langage, avec du franglais, avec les mots «branché», «super», «top», entre dans le dictionnaire : être jeune ne sera plus une question d'âge, la jeunesse sera un diktat, une gloire.

lundi 24 janvier 2011

Les differentes cultures Jeune : un peu d'histoire...

Les années 80: un basculement

«Est-ce que quelqu'un est prêt à devenir vieux? Non !»
Personne ne veut être vieux en 1984. Qui veux etre Brigitte Bardot, cinquante ans cette année-la ? Sex symbol en 1956, elle incarnait Juliette dans Et dieu créa la femme, puis Camille en 1963 dans le Mépris.
Qui veut etre Bing Crosby, plus grande star internationale de la chanson au milieu du 20e siècle ? Personne: il est mort
«Est-ce que quelqu'un est prêt à devenir vieux? Non !», chante Daniel Darc.
Il devient honteux d'être vieux, en 1984. C'est nouveau, progressif: il vaut mieux revendiquer sa jeunesse.
1984, année du basculement. 300 000 godelureaux défilent pour NRJ, la nouvelle radio des jeunes. L'état français décide d'autoriser la diffusion de publicité sur les ondes, les radios libres deviennent des radios commerciales. La plus grande pop-star du moment, Michael Jackson, 25ans, tourne une publicité pour Pepsi. Coluche, comique idole des jeunes, interprète de plusieurs tubes, l'homme le plus populaire de France se voit offrir le César du meilleur acteur (pour Tchao pantin). Un nouveau genre musical, le rap, a droit en plein dimanche à son émission sur TF1, (HIP HOP).

Les années de la musique.
1984, l'année de l'avènement mondial de Madonna. De la création par Harlem Desir, de SOS Racisme. Du lancement de Canal+, de sont « top50 », de la diffusion de son « esprit rock » délibérément jeuniste.
En 1984, les baby-boomers, pionniers de la contre-culture, architectes de cette société bâtie sur la jeunesse, prennent, à l'approche de la quarantaine, le pouvoir. Même si, dans leurs propres rangs, certains ne semblent déjà plus vraiment dans leur assiette.

Madonna, une étoile montante de la chanson.

En 1984, le monde vieux, celui qui a toujours dominé la planète, un monde construit sur des valeurs rigoristes, travail, famille, argenterie, ce monde s'écroule, laissant place à la planète jeune.
Les baby-boomers dirigent les médias influents, la sous-culture domine le marché de l'entertainment, et les idées contre-culturelles, autrefois minoritaires, décriées, infiltrent les grilles de pensée, devenant finalement, sous des formes dégénérées majoritaires.
Newsweek le proclame, 1984 est «l'année du yuppie» (Young, Urban and Professionnal). Il s'agit de trouver son accomplissement à travers le travail, en gagnant le plus d'argent possible. Un retour à certaines valeurs d'avant le rock, mais avec esprit jeune intégré. 1984, Reagan, Président depuis quatre ans, est réélu. Beaucoup de baby-boomers ont finalement voté républicain, la poursuite du rêve américain se fait à travers le libéralisme, le yuppie porte les vetements les plus chers possibles, roule en voiture flamboyante, arbore une coupe dans le vent.
En 1984, les baby-boomers ont-ils gagné? Plusieurs générations les ringardisent. Les punks, les rappeurs, les branchés, les jeunes gens modernes, que pensent-ils des sixties, des hippies? Pour eux, des vieux cons. Les nouveaux vieux à dégager. Alors les baby-boomers créent une parade. Ils construisent le jeunisme. Ils approchent de la quarantaine, mais restent cool, coûte que coûte , il faut être pote avec les nouvelles générations. Teenagers, ils entendaient «plus tard tu seras un homme, mon fils». Désormais : «papa sois cool putain». 1984, le basculement.


"Nous somme jeunes, nous sommes fiers"



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