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Culture Jeune :

La culture jeune ne balaye pas Montand, Druon, Bardot, Marchais, elle leur ajoute Madonna, Coluche, le Top 50, Microsoft, les jeux vidéos, le hip-hop, le skate, qui vont prendre l'ascendant. Il faut désormais être cool et dynamique, il faut porter du street-wear, il faut être fun, le cheveu long fait partie du paysage, un nouveau langage, avec du franglais, avec les mots «branché», «super», «top», entre dans le dictionnaire : être jeune ne sera plus une question d'âge, la jeunesse sera un diktat, une gloire.

mardi 25 janvier 2011

Les differentes cultures Jeune : un peu d'histoire...

Les années 50-60: La revendication de la jeunesse et l'influence du rock

C'est le Rock qui est à l'origine de cette revendication. L'histoire de la culture jeune, c'est celle du rock : en 1954, il a inventé la jeunesse. L'a révélée. Fédérée. Soulevée. L'introduction du rock dans la société occidentale a généré des changements périlleux.
1954, le rock nait, officiellement. Une autre éclosion a lieu la même année : celle de la jeunesse. Elle existait. Grâce au rock, elle gagne son indépendance, une tonitruante visibilité.
Le rock surgit en tant qu'arme subversive, pour la nouvelle génération. Mais aussi pour répondre à une attente consumériste : la jeunesse, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, devient dans les années 50, décennie clé des Trente Glorieuses, un rouage privilégié de la société de consommation. Le rock ne sera donc pas qu'une musique, qu'une mode : ce sera une attitude, un look, une façon de penser, de dépenser de l'argent. Un nouveau mode de vie. La civilisation de demain, d'aujourd'hui.
Avant le rock, l'esprit vieux règne sur la société entière. L'adolescent, privé d'autonomie, d'argent de poche, de sexe et d'échappatoires, ne doit songer qu'à une chose : trouver un travail sérieux. 1954, c'est le point de départ d'une prise de conscience : pitié, nous ne voulons pas sentir la naphtaline à vingt ans, nous devons nous approprier notre propre espace vital. Donnez-nous le rock, trouvez-nous Elvis, édifions notre propre culture!


Elvis Presley, le roi du Rock'n'Roll.

Jailhouse rock, l'un de ses plus gros tubes.


Le rock transforme l'entertainment en culture hégémonique, commercialement et socialement. Une globalité dédiée à la jeunesse.
Présidés par Eisenhower, les Etats-Unis marchent en 1954 du feu de Dieu. Six millions d'automobiles ont été construites l'année précédente, un million cent milles maison se sont édifiées. Les américains représentent 7% de la population mondiale, mais la part de leur production s'élève à 65% ils possèdent 45% des radios, 65% des voitures. Vingt-neuf millions de foyers ont un téléviseur.
Une nouvelle tranche d'âge devient alors capitale: le teenager, jusqu'ici absent des statistiques (pour une raison convaincante, il n'avait pas accès à la consommation), fait dans les fifties son entrée dans le tableau chiffrés. En 1956, son pouvoir d'achat atteint quatre milliards de dollars. L'année suivante le jeune Américain dépense en moyenne 8,50 dollars par semaine. En 1959, son pouvoir d'achat annuel explose à dix milliards. C'est le marché qui le dit: il va falloir compter avec la jeunesse. Pourquoi ? Parce que l'adolescent, c'est une première dans l'histoire de l'humanité, a droit à de l'argent de poche.
Qu'est-ce qui appartient proprement au teenager, avant «That's All right» avant juillet 1954, avant les fringues dans le vent et l'autoroute de la consommation jeune? Rien. Les sport. Le droit de filer droit. Le cathé.
Le rock'n'roll fait peur aux autorités. Il exhale la luxure, la liberté, la jeunesse. Entre 1950 et 1960, la population des ados aux États-Unis s'accroit de 22% atteignant presque 41 millions. Le garçon qui chante «That's All Right» a dix-neuf ans. Il ne porte pas de costume. Il s'habille moderne. Il est beau comme Marlon Brando.
Le rock'n'roll libère. C'est la bande son d'une émancipation. Ne plus vivre dans le refoulement. Avec lui, la jeunesse compte bien s'adonner à une sexualité moins solitaire, à des rapports sentimentaux moins cachés. Les teenagers réclament leur droit au flirt.

Les Beatles, des partisans de la révolution rock'n'roll.

« Rien ne m'a vraiment touché jusqu'au jour où j'ai entendu Elvis. S'il n'y avait pas eu un Elvis, il n'y aurait pas eu les Beatles. » John Lennon

Dans les fifties, les apparitions d'Elvis provoquent ces hystéries croissantes.
Elvis c'est le diable, la joie, c'est l'apocalypse, la révolution.
Le rock, c'est donc ça, l'apocalypse, un putsch, une révolution jeune.
En 1967, Jerry participe à la fondation du parti des jeunes, le Youth International Party. En 1970, il édite Do it!. La bible du baby-boomer. Revendiquer sa jeunesse, c'est alors arrogant. C'est rejeter les vieux shnocks, se piquer de vouloir édifier une société différente. Le rock est un médium idéal pour mener cette guerre générationnelle, il est politique, révolutionnaire.




Le « Youth International Party», le parti politique des jeunes.


Existe-t-il des jeunes en France?
En 1954, René Coty préside le pays. A Diên Biên Phu, c'est le bourbier. La guerre d'Algérie se met en branle. L'État prend ses premières mesures contre l'alcoolisme. La seule secousse jeune vient finalement d'une auteure, Francoise Sagan, même âge qu'Elvis, à peine vingt ans quand est publié Bonjour tristesse.
Et le rock'n'roll? Non, en France, connait pas. La musique dans l'Hexagone, c'est la chanson.


Les "fifties", le début de la jeunesse.

En France, fin sixties, en parfaite osmose avec Rubin, le Front de libération des jeunes publie un communiqué : «Assez de baffes, assez de brimades, assez de chantages. On n'a pas peur de l'âge, on a peur de devenir vieux et , vous bourgeois, vous nous faites vieillir. Qu'une chose soit claire : nous ne sommes pas contre les vieux, mais contre tout ce qui les a fait vieillir.»

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